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Comment peut-on augmenter les chances d’une paix durable?

Published on Monday, 27th of March 2017

Si on veut augmenter les chances d’une paix durable, il faut s’assurer que les plus proches de la crise mènent la résolution du conflit. Notre nouvelle étude souligne l’importance du principe de subsidiarité dans le contexte africain.

https://vimeo.com/208458821

 

Une nouvelle étude met en lumière la manière dont l’utilisation efficace du principe de subsidiarité augmente les chances d’une paix durable. L’étude, menée conjointement par CMI et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), examine l’application de la subsidiarité dans la crise en République centrafricaine (RCA).

Le principe de subsidiarité est fondé sur l’idée que la paix a plus de chance d’être atteinte de manière durable lorsque les efforts de résolution des conflits sont menés par des acteurs ayant une proximité culturelle, géopolitique et/ou stratégique à la crise en question.

L’idée de subsidiarité peut être illustrée par une analogie simple.

“Si une maison dans un village est en feu, il est du plus grand intérêt pour les voisins de s’assurer que cet incendie soit rapidement éteint et ne se propage pas”, explique Itonde Kakoma, responsable pour l’Afrique subsaharienne à CMI.

Étant proches de la crise, les voisins ont une meilleure connaissance des sensibilités locales et une plus grande légitimité à agir. A terme, une mise en œuvre efficace du principe de subsidiarité augmente les chances d’une paix durable, selon M. Kakoma.

“Le principe de subsidiarité met en évidence l’appropriation africaine”

Dans le contexte africain, la subsidiarité signifie que la médiation d’une crise doit être appuyée par des Communautés économiques régionales (CERs) ou, s’il y a lieu, directement menée par ces dernières. Selon M. Kakoma, l’engagement des organisations régionales est au cœur des efforts visant à générer des “solutions africaines aux problèmes africains” dans la prévention et la résolution des conflits.

“Le principe de subsidiarité met en évidence l’appropriation africaine. Mais cela montre également que les États africains sont ceux qui devront vivre avec les conséquences d’une crise qui n’est pas résolue correctement.”

L’étude expose le rôle positif qu’a joué la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) dans le processus de paix de la République centrafricaine.

La CEEAC a assumé un rôle de premier plan dans la résolution de la crise en 2012, lorsque de nouvelles tensions se sont manifestées dans le pays. CMI a contribué à l’expertise de la CEEAC en matière de médiation par le renforcement de ses capacités, un appui logistique et des ressources humaines.

L’étude souligne la nécessité d’un certain niveau d’indépendance des secrétariats des RECs afin de contrebalancer les intérêts respectifs des États membres des RECs.

“Lors de la mise en pratique du principe de subsidiarité, la question des intérêts étatiques constitue un des principaux défis. Comment une communauté économique régionale peut-elle maintenir une indépendance suffisante tout en étant une organisation interétatique? Toutes les communautés économiques régionales se trouvent confrontées à ce problème au moment de résoudre une crise politique ou une crise violente”, dit M. Kakoma.

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L’étude s’appuie sur la collaboration fructueuse entre CEEAC et CMI.

La gestion de la crise gambienne: un exemple pour la défense les valeurs démocratiques en Afrique

Plus récemment, le principe de subsidiarité a été mis en pratique lors de la crise gambienne.

La Gambie s’est retrouvée dans le chaos quand le président autocratique, Yahia Jammeh, a refusé de quitter ses fonctions. Après des semaines d’incertitude, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réussi à convaincre Jammeh

d’abandonner le pouvoir.

La gestion du conflit met en exergue la détermination de la CEDEAO à éteindre une crise avant qu’elle ne se propage, dit M. Kakoma.

“La CEDEAO fixe de hauts standards pour le respect des valeurs démocratiques en Afrique, mais également au niveau mondial.”

L’étude est disponible en français et en anglais.

Antti Ämmälä/CMI
Antero Karvonen/CMI